Profitant du climat de peur et de fragilité de la population, utilisant le mot « guerre » à dessein pour accroître les anxiétés, le gouvernement va faire passer des mesures d’un autre temps dans l’indifférence quasi générale. La CGT n’est pas dupe et l’a fait savoir : les mesures dérogatoires prises par le gouvernement sous couvert de crise sanitaire (et économique de fait), constituent autant de remises en cause durables des droits des salariés. En effet, prétextant protéger les salariés…en maintenant l’économie « à flot », des milliards (45) ont été trouvés et annoncés il y a déjà deux semaines par le ministre de l’économie alors qu’aucune mesure n’avait encore été annoncée pour protéger les français et encore moins les salariés de ce virus tueur.
La période que l’on vit est utilisée comme un laboratoire, une expérimentation grandeur nature de ce qui pourrait être, dans les prochains mois, une nouvelle attaque contre le code du travail. En quelque sorte, ce qui se passe aujourd’hui crée des jurisprudences, réutilisables dans l’avenir. Ces ordonnances scélérates prévoient pour une durée indéterminée car non inscrite dans la loi, entre autres régressions sociales, la possibilité de travailler jusqu’à 60 heures par semaine dans les secteurs essentiels (Amazon, Dassault… ?).
Puisqu’il y a de l’argent pour sauver l’économie et les emplois et que le Président appelle à la solidarité, à l’unité nationale ; embauchons les chômeurs, partageons le travail, ce qui aurait pour double effet de relancer l’économie par la consommation, d’augmenter les recettes de la Sécurité Sociale (essentiel dans la période) et de réduire la part de la solidarité consacrée au chômage. Chiche ? La preuve est faite que les moyens existent pour répondre aux besoins essentiels des populations. Le G20 annonce de son côté 5000 Milliards pour « sauver l’économie »… Sauver qui ? Nous n’avons pas oublié 2008 et ses milliards « trouvés » pour sauver les banques, elles-mêmes responsables avec les fonds de pension de la crise des « subprimes ». Par contre les plans d’économies de l’hôpital avec les fermetures de lits par milliers, la répression à l’endroit de ceux qui sont « au front » et que l’on applaudit tous les soirs aux fenêtres de certains beaux quartiers, la casse des services publics jugés aujourd’hui essentiels, nous n’oublierons jamais. Nous n’oublierons jamais qu’à 60 ans un travailleur est trop vieux pour être soigné mais bien trop jeune pour prendre sa retraite.
Nous n’oublierons jamais que des pans entiers de l’économie non essentiels continuent de produire aux seules fins d’engraisser toujours davantage le capital, les actionnaires. A l’heure où des milliards de dividendes doivent être versés, aucun projet de loi exigeant que ces richesses produites par les travailleurs soient consacrées à la lutte contre ce virus et en appui de ceux qui le combattent quotidiennement. La CGT est lucide et solidaire, fidèle à ses valeurs. La CGT invite tous les travailleurs, les jeunes, les retraités, les privés d’emploi, tous les oubliés du capitalisme à garder les yeux ouverts. Rien ne pourra plus être comme avant. Nous avons la force du nombre, sans nous ils ne sont rien, sachons le dire haut et fort. Nous n’oublierons jamais ! Le secrétariat de l’UD des Landes