Communiqué de presse de l’UD Dordogne du 24 mars 2020
Communiqué de presse CGT Dordogne
au sujet de la situation sanitaire
Les déclarations martiales du chef de l’État, enjoignant à chacun de faire preuve de responsabilité face à l’épidémie, ne doivent pas faire oublier que les ministres se succèdent, en tête ceux du travail et de l’économie, imposant aux salariés de continuer à travailler comme si de rien n’était, contribuant à la confusion généralisée. Entre la préservation des citoyens et la rentabilité économique, le choix a été fait, acceptant de sacrifier la santé de milliers de salariés. Au-delà des contradictions dans les déclarations au sommet de L’État, la CGT Dordogne tient à faire connaître les réalités concrètes sur les lieux de travail du département : les remontées de terrain qui nous parviennent depuis la mise en place du confinement sont catastrophiques. Concernant les activités d’ordre vitales, voici à quoi les travailleurs sont confrontés dans leur écrasante majorité : absence de respect des distances de sécurité entre salariés, pas de masques FFP2, pas de tenue de travail adaptées, salle des pauses surchargées, pas de décontamination spécifique de l’outil de travail, représentants du personnel évincés des décisions de l’entreprise. Ceci concerne non seulement les activités industrielles, les activités de services, mais également les personnels de santé (hospitaliers, aides à domiciles, personnels d’éducation spécialisée..), et plus généralement toutes les professions au contact du public. Il ne s’agit pas de manque de sens responsabilités des salariés qui contreviendraient volontairement aux directives émises, mais bien d’une inadaptation complète des procédures de travail mises en place par les directions d’établissement.
Quant aux activités non vitales, et dont une partie se poursuit malgré tout, il est incompréhensible que les autorités publiques les laissent perdurer, puisque ceci augmente considérablement le nombre de salariés inutilement exposés, et susceptibles de contaminer leurs proches. Les dérogations au code du travail prévues dans « loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19 » qui a été adoptée dimanche soir et entre en vigueur aujourd’hui ne fera que renforcer l’exposition des salariés et affaiblir leurs droits alors qu’ils sont déjà contraints à travailler en mode dégradé :
• l’employeur pourra imposer ou modifier les dates de prise d’une partie des congés payés dans la limite de six jours ouvrables en dérogeant aux délais de prévenance, et encore plus largement avec les jours RTT ou compte épargne temps
• dérogations aux règles sur la durée du travail, le repos hebdomadaire et repos dominical
• dérogations aux règles de consultation des représentants du personnel. La CGT Dordogne l’affirme fermement : la concentration de très nombreux salariés dans les lieux de travail, le déplacement de milliers de salariés en Dordogne, des salariés pour beaucoup sur des activités non vitales, cela sans que les mesures collectives de protection ne soient à la hauteur des enjeux, constitue une source majeure de propagation du virus. Comment ne pas le voir ? Comment ne pas prendre immédiatement les mesures qui s’imposent, par exemple en interdisant totalement les activités non vitales, ou en sanctionnant fortement les employeurs peu soucieux de la santé des salariés ?
La CGT a en tous cas pris ses responsabilités : ses interventions dans certaines entreprises ont permis l’adoption de mesures de protection, et l’Union Départementale CGT saisira officiellement dès demain les autorités préfectorales pour alerter de la situation dans les entreprises. Que, dorénavant, patronat et autorités publiques prennent leur responsabilité, face aux milliers de travailleurs contraints de s’exposer eux même, leurs familles et les éventuelles personnes qu’ils côtoient (clients ou usagers).
Périgueux, le 24 mars 2020
UNION DEPARTEMENTALE DES SYNDICATS CGT DE LA DORDOGNE
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