La santé des salariés et de la population doit être la seule priorité !
L’UD CGT 87 salue en premier lieu l’engagement sans limite des personnels de santé, des services publics et de tous
les salarié-e-s des services et du commerce qui assurent, dans des conditions difficiles, la prise en charge des
malades et la vie quotidienne de la population.
La CGT dénonce la négligence complice du gouvernement et des pouvoirs publics qui refuse de mettre à l’arrêt les
industries et activités non essentielles : des salarié-e-s y sont contraints de travailler sans aucune protection, certains
disposent de protections pour produire alors que les masques font cruellement défaut dans les hôpitaux, les EPHAP
et les établissements de l’action sociale, les services publics. L’urgence doit être la préservation de la santé des
salarié-e-s. Face à un virus qui se propage très vite et qui a déjà tué des milliers de personnes dans le monde, la
priorité est bien de prendre toutes les mesures de prévention pour assurer la sécurité et la santé de l’ensemble de la
population.
Il est inadmissible que des patrons exercent des pressions sur leurs employé-e-s pour les contraindre de travailler. Le
droit de retrait des salarié-e-s est entravé. Cette situation génère, pour les salarié-e-s encore présents sur leur lieu
de travail, un état d’inquiétude, de stress et de panique grandissant.
Le gouvernement porte une responsabilité essentielle dans la gestion de la crise. Il doit agir avec les employeurs
pour empêcher la transmission de la maladie sur et à partir des lieux de travail. Le double discours « restez chez
vous, mais l’activité économique du pays doit se poursuivre » est intolérable !
La mise en place d’ordonnances qui organisent la déréglementation du travail montre une fois de plus que le
gouvernement est à l’écoute des exigences patronales alors qu’il a refusé de mettre en place un collectif budgétaire pour la Sécurité sociale et l’hôpital.
Cette crise est révélatrice d’un dysfonctionnement social grave. Le Président Macron et les libéraux saluent
l’engagement des hospitaliers, la place des Services Publics qu’ils ont méprisés et malmenés depuis des années.
Ils « découvrent » les méfaits de la mondialisation qu’ils ont mis en place ! Ils évoquent aujourd’hui la relocalisation
des industries que la CGT exige depuis des années.
Cette crise doit déboucher sur des transformations de la vie économique et sociale en France comme sur la planète.
Les questions de développement durable partagé, de promotion des biens communs, de la santé et des services
publics sont plus que jamais, à l’ordre du jour.
Un mouvement social fort sera nécessaire pour imposer ces exigences partagées. La CGT entend pour cela jouer
pleinement son rôle pour faire remonter partout les revendications des personnels en matière d’emplois, de salaires,
de reconnaissance. Les discours et les promesses des dirigeants politiques, les « primettes » de quelques patrons
pour éteindre le feu ne suffiront pas, il faut des actes !
Dans ce contexte d’urgence sanitaire, et face au mépris du gouvernement du MEDEF et du capital, l’UD CGT 87
appelle tous les salarié-e-s, dont la santé est menacée à se mettre en grève pour leur permettre de se protéger et de
protéger leur entourage.
Il n’est pas question d’appeler à la grève pour manifester mais bien de permettre aux travailleurs et travailleuses
envoyés « au front » sans protection, pour reprendre la thématique guerrière chère au président Macron, d’avoir un
ultime moyen de défense pour préserver leur santé et celle de leurs proches quand le droit de retrait leur est refusé
(certains salarié-e-s étant menacés de licenciement s’ils et elles osent l’exercer !).
Limoges le 3 avril 2020